Moyen Âge
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TABLE DES MATIÈRES
Présentation
Extrait I. Première partie : Arrivée d’Alexandre en Grande Bretagne
Extrait II. Première partie : Alexandre investit Gadifer du royaume d’Ecosse et institue les
tournois
Extrait III. Deuxième partie, t. I : Première apparition de Zéphir à Estonné
Extrait IV. Deuxième partie, t. I : Scène de sorcellerie et de sabbat
Extrait V. Deuxième partie, t. II : Retour féerique de Perceforest au Neuf Chastel après
une longue maladie qui l’a tenu dix-huit ans absent de la cour
Extrait VI. Deuxième partie, t. II : Préfiguration de la Table Ronde, l’ordre du Franc Palais est créé
Extrait VII. Troisième partie, t. II : Le paradis du roi Aroès de la Roide Montagne
Extrait VIII. Troisième partie, t. II : Première apparition de la Bête Glatissante, rencontrée
par le Chevalier Doré
Extrait IX. Troisième partie, t. II : Bétidès et les chevaliers de mer
Extrait X. Troisième partie, t. III : Le Temple du Dieu Souverain
Extrait XI. Troisième partie, t. III : Perceforest se rend au Temple du Dieu Souverain
Extrait XII. Troisième partie, t. III : Histoire de Troïlus et Zellandine, ou la Belle Endormie
Extrait XIII. Troisième partie, t. III : Perceforest rencontre la Bête Glatissante
Extrait XIV. Quatrième partie : L’île de la Singesse
Extrait XV. Quatrième partie : Le Conte de la Rose
Extrait XVI. Quatrième partie : Perceforest abdique en faveur de son fils Bétidès
Extrait XVII. Quatrième partie : La bataille du Franc Palais
Extrait XVIII. Quatrième partie : Les facéties de Passelion
Extrait XIX. Cinquième partie : L’assassinat de Jules César
Extrait XX. Sixième partie : Maronès rencontre la Bête Glatissante
Extrait XXI. Sixième partie : Olofer se rend dans l’Ile de Vie
Extrait XXII. Sixième partie : Olofer est tué par la Bête Glatissante
Extrait XXIII. Sixième partie : Arfasem retrouve ses aïeux
Extrait XXIV. Sixième partie : Baptêmes dans l’Ile de Vie
Le roman de Perceforest (XVe s.) est la plus vaste composition en prose du Moyen Age, qui a pour ambition de raconter l’histoire de la Grande Bretagne à l’époque pré-arthurienne. Gilles Roussineau, pendant trente ans, a édité les six mille pages du roman. Il était le mieux à même d’en choisir vingt-quatre extraits significatifs. Son choix a été guidé par la volonté de donner un aperçu de l’histoire qui est narrée et des thèmes qui y sont abordés, depuis le débarquement d’Alexandre le Grand en Grande Bretagne jusqu’à l’avènement du christianisme. Plusieurs extraits abordent les grands événements qui jalonnent la narration et racontent comment l’auteur a imaginé une religion nouvelle, intermédiaire entre le paganisme antique et le christianisme arthurien. D’autres relatent la création du Franc Palais, préfiguration de la Table Ronde, ou évoquent la Bête Glatissante. Certains mettent en scène le personnage de Zéphir, le démon bienfaisant qui veille aux destinées du royaume, ou évoquent des curiosités de la nature, comme les poissons-chevaliers ou la singesse qui s’éprend d’un homme contrefait et difforme, le Bossu de Suave. Enfin, trois extraits racontent des histoires indépendantes, aisément détachables du roman : le paradis du roi Aroès, la Belle endormie et le Conte de la Rose.
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Sommaire / Contents : Joseph J. Duggan (1938-2016) ; P. A. MARTINA, Il Roman d’Eneas e la tradizione grammaticale : ancora sulla sillabazione del nome di Enea e su qualche precedente ; D. BATTAGLIOLA, Processo alle donne : considerazioni lessicali, tematiche e filologiche sulla Bounté des femmes anglo-normanna (fine XIII secolo) ; F. BARBERINI, La Mar Major di Peire Bremon Ricas Novas e le ‘armi’ di Sordello (bdt 330,6 e 437,34) ; A. BAMPA, La transition entre les deux parties de la Chanson de la Croisade albigeoise ; M. de los Angeles GARCÍA ARANDA, Los complementos a los métodos de ensefianza de segundas lenguas : el Manuel de conversations françaises et espagnoles (París, 1835, 1847 y 1862) ; H. FRANCO JUNIOR, “Saudade“, memória do paraíso – Mélanges – Comptes rendus – Périodiques
Sommaire / Contents : Joseph J. Duggan (1938-2016) ; P. A. MARTINA, Il Roman d’Eneas e la tradizione grammaticale : ancora sulla sillabazione del nome di Enea e su qualche precedente ; D. BATTAGLIOLA, Processo alle donne : considerazioni lessicali, tematiche e filologiche sulla Bounté des femmes anglo-normanna (fine XIII secolo) ; F. BARBERINI, La Mar Major di Peire Bremon Ricas Novas e le ‘armi’ di Sordello (bdt 330,6 e 437,34) ; A. BAMPA, La transition entre les deux parties de la Chanson de la Croisade albigeoise ; M. de los Angeles GARCÍA ARANDA, Los complementos a los métodos de enseñanza de segundas lenguas : el Manuel de conversations françaises et espagnoles (París, 1835, 1847 y 1862) ; H. FRANCO JúNIOR, “Saudade”, memória do paraíso – Mélanges – D. Burrows, « “Le sengle” (Cambridge, Trinity College O.3.45) : une contribution anglo-normande à la lexicographie et à l’histoire de la langue » ; J.-J. Vincensini, « Un nouveau manuscrit complet de Mélusine ou La noble Histoire de Lusignan de Jean d’Arras » ; A. Brix, « Un nouveau manuscrit de Jean D’Orléans, comte d’Angoulême († 1467) » ; J. T. E. Thomas, « Sur les huitains lviii et lix du Testament Villon » – Comptes rendus – Périodiques
Périodiques
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Table des matières
Preface
Jan M. Ziolkowski
Avant-propos
Pascale Bourgain, Jean-Yves Tilliette
Première partie
Généralités
La rappresentazione del tempo: esegesi biblica, scienza, poesia e arte
Piero Morpurgo
Essere e tempo nella letteratura mediolatina
Francesco Mosetti Casaretto
Le sens du temps à la cour pontificale
Agostino Paravicini Bagliani
Le età della vita
Stefano Pittaluga
Parsimonia temporis – vormoderne Ansätze zu einer Leitidee neuzeitlicher Lebenspraxis
Peter Stotz
Deuxième partie
Les mots du temps
Words for time
Les mots du temps en latin médiéval : enquête autour de Tempus
Bruno Bon
Bedeutungsspektrum und Verwendungsweise von hora im Früh- und Hochmittelalter
Tina B. Orth-Müller
Saatzeit Erntezeit Jahreszeit. Zur metonymischen Verwendung von Zeitbegriffen für (ländliche) Tätigkeiten und umgekehrt
Helena Leithe-Jasper
La expresión del día del mes en la data de los diplomas asturleoneses (s. VIII -1230): qvot y qvotvm/o
Estrella Pérez Rodríguez
Troisième partie
La mesure du temps
Time’s measure
La mention de la date des inscriptions wisigothiques d’Espagne : de la mémoire du dies natalis au respect des leges hominum
María Teresa Muñoz García de Iturrospe
The sense of time in Carolingian poetry: Christianizing the zodiac and astronomical observation in Pacificus of Verona
Francesco Stella
Le récit sur le recensement de 1086 et la tradition manuscrite de l’Excerptio Roberti de Chronica Mariani
Gleb Schmidt
Temps des notaires et temps des clients dans les actes de la pratique. Les testaments en Lyonnais et en Forez à la fin du Moyen Âge
Marie-Thérèse Lorcin
Quatrième partie
Le temps des philosophes et exégètes
Time of philosophers
Parallel, Tropological, and Fractured Time in Bede’s Commentary on 1 Samuel
Gernot R. Wieland
Le temps dans la pensée de Jean Scot Erigène
Peter Dronke
Les valeurs du temps chez Hugues de Saint-Victor
Dominique Poirel
Immagini del tempo, immagini dell’eternità nel dibattito scolastico (1277-1330)
Margherita Belli
Eternité et temps d’après Thomas d’Aquin, Henri de Gand et Duns Scot au XIVe siècle
Francesco Fiorentino
La présence de Platon à l’ère scolastique : L’exemple du débat sur l’éternité du monde dans le De Caelo de Jean Buridan
Alice Lamy
La succession dans l’aevum chez Matthieu d’Aquasparta. Du Commentaire des Sentences aux Quodlibets
Amandine Postec
« Tempus est ens. ». La perception du temps réel selon la doctrine de l’Art de Raymond Lulle
Constantin Teleanu
Cinquième partie
Le temps du salut
Time of redemption
Tempo e contemplazione nell’ora et labora del monaco e dell ’eremita
Lorenzo Saraceno
La prédication de l’Avent de Grégoire le Grand à Bernard de Clairvaux
Dominique Bertrand
Tempo della storia sacra e tempo ultraterreno in Giuliano di Toledo
Michele Di Marco
Il sabato di Pier Damiani
Edoardo Ferrarini
Il Ludus de antichristo fra politica ed escatologia
Armando Bisanti
Tempi dell a luce e tempi dell a Rivelazione: La manifestazione divina attraverso immagini
e similitudini ottiche
Francesca Galli
Sixième partie
Le temps des grammairiens
Time for Grammar
Comment naissent les temps du verbe ?
Cécile Conduché
Temps des grammairiens, temps des logiciens, temps des philosophes (mi xiie-mi xiiie s.) : quel dialogue ?
Elsa Marguin-Hamon
La langue au fil du temps dans l’espace ibérique. Les chartes de franchise portugaises basées sur le fuero de Salamanca (xiie-xiiie siècle)
Filipa Roldão & Joana Serafim
Septième partie
Le temps des historiens
Time of historians
Il tempo dell a profezia nel tempo dell a storia
Loredana De Falco
Le temps des âges du monde, de saint Augustin à Hugues de Fleury (en passant par Isidore de Séville, Bède le Vénérable, Adon de Vienne et Fréculphe de Lisieux)
Elisabeth Mégier
Il tempo e la storia in Mariano Scoto
Roberto Gamberini
Temps et organisation narrative dans l’historiographie normande de la fin du xie siècle
Marie-Agnès Lucas-Avenel
Les temps l©gendaires et la narration historique à propos des auteurs médiévaux polonais
Michał Rzepiela
Représentation du passé et construction de la mémoire dans l’historiographie médiévale de Lucques
Raffaele Savigni
«Senescens rerum ordo»: Albertno Mussato e la storia. Tra decadenza morale e detreminismo cosmico
Rino Modonutti
Huitième partie
Le temps des poètes et musiciens
Time of poetry and music
Horarum splendor : dépassement du temps dans quelques carmina de Venance Fortunat
Laure Chappuis Sandoz
Tempus fugitivum in Venanzio Fortunato
Donatella Manzoli
Il carme «Clauditur integra lux viginti quattuor horis» (Paris, Bibliothèque Nationale de France, lat. 7596 A): analisi per l’attribuzione a Ildeberto di Lavardin
Roberto Angelini
Time for Goliardics
David A. Traill
Nature et le temps suspendu de la jeunesse dans l’Anticlaudianus d’Alain de Lille
Florent Rouillé
Confluenze tra tempo storico e tempo personale nel Buccolicum carmen di Boccaccio
Sabrina Ferrara
La notation musicale à l’épreuve du temps : le rythme des conduits dans le Roman de Fauvel (BnF, fr. 146)
Anne-Zoé Rillon-Marne
Neuvième partie
Le temps des auteurs
Time of authors
Tempus serva. Trasmissione e commento di testi di autori antichi sul tempo in manoscritti medievali. Il caso deiTristia di Ovidio in Cod. Guelf. 192 Gud. lat.
Patrizia Carmassi
Il Computus paschalis e la datazione della redazione phi delle Institutiones di Cassiodoro
Patrizia Stoppacci
Nouvelles sources du De natura rerum d’Isidore de Séville au sujet du temps (c. 1-8)
Jacques Elfassi
Il senso del tempo in Boncompagno da Signa
Paolo Garbini
Tempo immediato e tempo raccontato nelle tragedie umanistiche
Attilio Grisafi
Pour saluer Lyon
La bibliothèque de Florus de Lyon
Louis Holtz
Index des Manuscrits
Index des noms propres
La langue latine du Moyen Age inclut dans sa substance même une réflexion sur le temps : langue du passé pourtant toujours présente, langue apprise sans être langue morte, et de ce fait inlassablement réinventée, au gré de leurs besoins, de leurs compétences ou de leurs aspirations, par ceux qui en usent, elle fournit le paradigme du rapport entre l’écoulement temporel et l’immutabilité de l’idéal. Dès lors, le thème du « sens du temps » a semblé aux organisateurs du VIIe Congrès du Comité International de Latin médiéval, qui s’est tenu à Lyon du 10 au 13 septembre 2014, propre à favoriser le dialogue entre spécialistes de grammaire et d’historiographie, de philosophie et de poésie, d’histoire des sciences et de théologie, tous aptes à alimenter une réflexion sur le sujet à partir des documents les plus divers. C’est ce souci d’interdisciplinarité qu’entend refléter ici un large choix de communications présentées à l’occasion du Congrès.
Medieva Latin is, in itself, a representation of the passage of time – an old language but still present, a taught language but not extinct. Consequently, it is tirelessly reshaped to meet the needs, abilities and aspirations of its users. It provides the paradigm of the relationship between the passing of time and the unchanging ideal. The organisers of the 7th Congress of the International Medieval Latin Committee, chose the fitting theme of Sense of time to stimulate dialogue on the subject among experts. These experts included specialists in Latin grammar, historiography, poetry, philosophy, theology and the history of science – bringing a rich array of original contributions to the discussion from a wide variety of texts. The range of texts and contributions presented at this Congress illustrates the need for interdisciplinarity.
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SOMMAIRE
Liminaire, Joël Blanchard et Renate Blumenfeld-Kosinski
Introduction, Joël Blanchard
I - L’EUROPE, UN CONCEPT MULTIFORME ?
• Klaus OSCHEMA
De l’universalisme périmé au refuge de la chrétienté : l’« Europe » de Philippe de Mézières
• Anne Hélène MILLER
Géographies rêvées et vécues : les Europes de Philippe de Mézières
• Kiril PETKOV
Past future? Time, space, identity, and the project of Europe in Philippe de Mézières
• Christine GADRAT-OUERFELLI
Decima pars non sumus : la place de l’Europe dans le monde selon les voyageurs médiévaux
• Benoît GRÉVIN
L’Europe des langues au temps de Philippe de Mézières
II - AVENTURES EUROPÉENNES ?
• Pierre MONNET
L’Europe de Charles IV de Luxembourg : un espace, un système, une culture ?
• François FORONDA
L’Espagne dans le Songe du Viel Pelerin : une expérience et une rencontre
• Émilie ROSENBLIEH
Les conciles réformateurs de la première moitié du XVe siècle, des assemblées européennes ?
• Catherine GAULLIER-BOUGASSAS
La postérité européenne du Choix des maximes et de dits sages de Mubassir Al Fatik : une translatio pour célébrer l’Europe et ses origines ?
• Sylvain PIRON
L’Europe d’Opicino
III - L’EUROPE FILLE DE LA CROISADE ?
• Philippe BUC
L’Epistre lamentable au regard de l’exégèse et de la tradition des croisades
• Kevin BROWNLEE
The Languages of History in Philippe de Mézières and Jean Froissart
• Camille ROUXPETEL
D’or ou de pourriture, les pommes de Philippe de Mézières
• Antoine CALVET
L’Oratio tragedica, une apologie inédite de la croisade
• Joël BLANCHARD et Antoine CALVET
Philippe de Mézières, l’Oratio tragedica, Prologus édition et traduction
• Yves COATIVY
Un « lieu de mémoire breton » : les fragments du Songe du Viel Pelerin de Philippe de Mézières
Index
Chevalier dévoreur d’espace, zélateur infatigable de la croisade, homme sans frontières, conseiller des princes, Philippe de Mézières est l’illustration exemplaire d’une certaine idée de l’Europe. Le mot n’existe pas au Moyen Age dans son acception moderne : la diversité des langues et des intérêts laisse peu de place à une interprétation unique. Face aux assauts des Infidèles, aux guerres et aux épidémies, la chrétienté s’interroge, cherche à se réformer, cartographie ses angoisses et tente de se ressourcer et d’atteindre à une rédemption salvatrice. Pour Mézières, l'Europe est un kaléidoscope dans lequel il voit et dénonce trahisons et querelles ; mais au-delà de ce constat amer, il veut croire en un souffle nouveau qui rassemble et mette en marche ce grand corps désuni.
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Au tournant des XIIe-XIIIe siècles, le Jeu d’Adam inaugure l’histoire du théâtre français par la mise en scène des origines de l’histoire humaine : création, tentation et chute d’Adam et d’Eve, meurtre d’Abel. Mais, comme ces siècles ne regardent le péché qu’à travers le pardon, la succession des Prophètes du Christ fait entendre le message de l’espérance. Une édition critique – au sens philologique du terme – de l'unique copie de ce chef d’œuvre à la fois difficile et essentiel, malmené par les aléas d'une tradition complexe, s'imposait. S'appuyant sur une enquête codicologique, paléographique, linguistique, liturgique affranchie des idées en vogue et porteuse de nouveaux questionnements, toujours attentive à maintenir la distinction entre original et copie, elle replace aussi l’œuvre dans son environnement social et liturgique : le Jeu d’Adam s’inscrit dans la tradition du théâtre latin, qu'il subvertit en adoptant le français pour des dialogues dune force et d’une finesse dramatiques sans précédent. La traduction en français moderne s'efforce de les rendre au plus près.
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Souvent considérée, avec la Chanson de Roland dont elle subit l’influence, comme l’une des plus anciennes œuvres littéraires en langue française, la Vie de saint Alexis prend sa source dans une légende constituée à Edesse au cours du Ve siècle. Né à Rome (Constantinople dans la réalité historique) d’une famille de très haut rang, Alexis refuse de consommer le mariage que son père lui veut imposer et s’enfuit à Edesse, où il passe dix-sept ans incognito, en prière, mortification et privations. Puisqu’à la suite d’un miracle on veut l’élever à la dignité d’évêque, il refuse cette charge et embarque à nouveau. Porté par les vents, il retourne à Rome, où il vit encore dix-sept ans, déguisé en mendiant, logeant sous l’escalier du palais de son père, sans que personne, pas même ses parents ni son épouse, le reconnaisse. Avant d’expirer, il écrit l’histoire de sa vie sur un parchemin, afin qu’on puisse l’identifier. Ce poème anonyme en ancien français, ici accompagné d’une traduction en français moderne, est l’un des plus beaux textes hagiographiques que le Moyen Age nous ait transmis.
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Table des matieres
Introduction, Valérie Fasseur et Cécile Rochelois
Première partie
Donner à voir et à entendre le sens
La ponctuation de la Bible aux XIIe et XIIIe siècles
Gilbert Dahan
Art de lire et ponctuation dans l’Ars lectoria Ecclesie (1234) de Jean de Garlande
Elsa Marguin-Hamon
Ponctuation et notation dite « musicale » : réflexion sur les frontières
Violaine Anger
Ponctuation du texte, ponctuation du chant dans le manuscrit médiéval noté : les aléas d’un dialogue en construction
Florence Mouchet
Ponctuation et lecture à haute voix : aide ou obstacle ?
Olivier Bettens
Une ponctuation rythmique ? Le cas des octosyllabes « hélinandiens »
Federico Saviotti
Mise en texte et ponctuation des rythmes lyriques latins
Pascale Bourgain
Pausa vel tractus : ponctuation, respiration et silence dans les sources de lyrique latine parisienne du XIIIe siècle
Anne-Zoé Rillon-Marne
Poésies notées du XIVe siècle : le point par le contrepoint ?
Gilles Dulong
Trois petits points. L’« interponctuation » dans les inscriptions médiévales
Estelle Ingrand-Varenne
Deuxième partie
Copistes et éditeurs à l’oeuvre
Point de fuite : la ponctuation dans les manuscrits de fabliaux et la diversité des pratiques dans un recueil du XIIIe siècle (Paris, BnF fr. 12581)
Francis Gingras
La ponctuation dans le manuscrit du Roman de Silence (Nottingham, WLC/LM/6)
Danièle James-Raoul
Lettrines et ponctuation : le cas de l’Ovide moralisé
Yan Greub
Di più minute divisioni : divisions (macro)textuelles dans le Livre des cent nouvelles de Laurent de Premierfait
Simone Ventura
Variation de la ponctuation dans une charte originale en double expédition écrite en français à Liège au XIIIe siècle
Nicolas Mazziotta
Quelques remarques sur la ponctuation des traductions en oïl du droit romain. L’exemple de la Somme Acé d’Azon
Hélene Biu
La ponctuation et ses variations dans le recueil Paris, BnF fr. 1553
Olivier Collet
Pratiques de ponctuation dans les éditions du Roman des sept sages en vers. La version K du Roman des sept sages et le style formulaire
Yasmina Foehr-Janssens
Ponctuation du manuscrit ou ponctuation critique ? Plaidoyer pour une édition à deux niveaux
Cinzia Pignatelli
Choix de ponctuation et interprétation linguistique : quelques remarques
Thomas Verjans
Ponctuation médiévale et édition moderne : le cas du chansonnier provençal L
Maria Careri
Quelques observations sur la ponctuation des éditions critiques des troubadours
Sergio Vatteroni
La ponctuation et la critique textuelle. Quelques exemples italiens
Paolo Trovato
Troisième partie
Ordre et désordre, rupture et continuité
Quand de la ponctuation dépend le remède : unités ponctuables et ponctèmes dans quelques prescriptions contenues dans les listes de « choses » du Secret des Secrets (ms. BnF fr. 1822, ch. XLVI-LIIII)
Christine Silvi
Ponctuer la géomancie de Guillaume de Moerbeke
Arnaud Sibille
Présence et absence de la ponctuation médiévale et moderne dans certains textes anglais de la fin du Moyen Age : l’embrouillement du sens
Stephen Morrison
Compilation, citation, distorsions : perplexité sur la ponctuation dans l’oeuvre
d’Aymeric de Peyrac, vers 1400
Paul Mironneau
Point d’interrogation et jeu dans le manuscrit du Jeu d’Adam (BM Tours, 927) : quelques lectures
Véronique Dominguez
Qui parle ? La ponctuation des dialogues dans quelques textes d’Eustache Deschamps
Laetitia Tabard
Ponctuation et tension dramatique : l’exemple des éditions de la chanson d’Aspremont
Blandine Longhi
La ponctuation du Roman de la Rose ou de Guillaume de Dole : remarques sur le style de Jean Renart
Vanessa Obry
Ponctuer la poésie du non-Sens : le cas des fatrasies
Jean-Marie Fritz
Long temps ne puis en ce point remanoir. La ponctuation des poèmes de Charles d’Orléans
Christopher Lucken
Contre l’édition mécanique des textes médiévaux. Quand la ponctuation devient un argument de la propriété intellectuelle
Max Engammare
Point de vue moderniste
Isabelle Chol et Isabelle Serça
Orientation bibliographique
Index des noms d'oeuvres et d'auteurs antiques, médiévaux et modernes
Index des manuscrits
Les enjeux herméneutiques de la ponctuation de l’œuvre médiévale : telle est la question posée dans cet ouvrage. Linguistes, philologues, littéraires, historiens, musicologues se répondent pour étudier des textes de genres variés en vers et en prose, en langue d’oc et d’oïl, en latin, italien et moyen anglais. Art à part entière – art du rythme, du souffle et du silence, art de la composition graphique – la ponctuation, dans ses dimensions sonores et visuelles, est comme une manifestation privilégiée de l’art de lire. De la ponctuation choisie par un copiste ou un éditeur dépend la construction du sens : depuis la renaissance philologique de la fin du xixe siècle, quelle marge de manœuvre incombe aux éditeurs de la ponctuation telle qu’elle figure dans les manuscrits, avec ses écarts par rapport aux usages modernes ? Dans certains textes, ponctuer revient à lever l’ambiguïté, à appauvrir la lecture et à trahir une polysémie intrinsèque à l’œuvre. Engageant le sens, les choix de ponctuation sont le sceau intellectuel de celui qui transcrit l’œuvre médiévale, comme de l’écrivain moderne sur son style.